Alexandre Pierre François Boëly (1785-1858) nait à Versailles.
Son père, de qui il reçoit ses premières leçons de musique dès sa cinquième année, est haute-contre à la Sainte-Chapelle, et maître de harpe à la cour de Versailles
Âgé de 11 ans, il entre au Conservatoire de Paris qui vient d’ouvrir. Il y étudie le piano et le violon. Puis Boëly s’initie, entre autres, à Bach, Haydn et Clementi. D’un caractère volontaire et indépendant, Boëly étudie la composition en passant des heures dans la bibliothèque pour y lire directement les œuvres de Bach, Haydn et Mozart. Il n’a que 15 ans quand il interrompt ses études au CNSM avant qu’elles ne soient achevées…
Toutefois, avant d’avoir 20 ans, il a déjà composé plusieurs oeuvres de chambre.
Vers 1830, il est l’un des pionniers du piano à pédalier et il s’initie à l’orgue. En 1840 il est nommé titulaire à Saint-Germain-l’Auxerrois
Cependant, d’un goût très classique, n’appréciant pas les mondanités, il s’isole rapidement et souffre d’un manque certain de popularité. Vilipendé par le clergé Boëly est congédié 11 ans plus tard parce que le public et le clergé s'ennuie: durant la messe, il exécute des œuvres de compositeurs inconnus ou peu appréciés du public (Bach est à l’époque considéré comme une vieille perruque, réputé injouable ou scolaire…)
Son œuvre pour orgue, est parmi les plus vastes publiées en France.
« Au moment même où l’orgue commence à renaître, sa fantaisie et fugue se hausse au niveau des préludes et fugues d'orgue de Mendelssohn, des fugues de Bach, de Schumann et comme ceux-ci, marque symboliquement la redécouverte de l'orgue du Cantor en ce milieu du 19e s. »
Brigitte François Sappey (Prof d'histoire de la musique au CNSM de Paris).
Boëly demeure inconnu du grand public, mais son rôle fut déterminant dans la renaissance de la musique française au xixe siècle.