Maurice Duruflé (1902-1986) n’a que 10 ans lorsqu’il rejoint la maîtrise de la cathédrale de Rouen pour y étudier le chant choral, le piano et l’orgue.
A 17ans, il part à Paris afin de poursuivre ses études d’orgue (son instrument de prédilection) avec Charles Tournemire. Il entre au conservatoire de Paris l’année suivante et étudie la composition avec Charles-Marie Widor et Paul Dukas, l’orgue avec Eugène Gigout.
L’un de ses professeurs, Louis Vierne, voit en lui « le plus brillant et le plus personnel des organistes de la jeune génération ».
Ayant reçu de nombreux prix (composition, harmonie, orgue…), il devient l’assistant de Louis Vierne à Notre Dame de Paris, puis devient titulaire de l’orgue de l’église Saint-Etienne du Mont à Paris.
Le conservatoire de Paris l’accueille comme professeur d’harmonie et assistant de Marcel Dupré dans les classes d’orgue.
Les compositions de Duruflé sont très différentes de ses contemporains (Messiaen, Langlais, Alain…): il restera toujours fidèle à sa prédilection pour le ton modal grégorien. Dès les années 70, Duruflé marque sa désapprobation face à l’application du concile Vatican II qui autorise l’utilisation de la langue vernaculaire et qui a redéfini le rôle de la musique dans la liturgie, ce qui conduit, selon lui, à une détérioration de la musique liturgique.
En 1977, Duruflé s’exprime en ces termes, dans la revue « L’orgue »:
« Nous espérons bien que cette liturgie permettra un jour à l’orgue de retrouver la place honorable qui a toujours été la sienne depuis trois siècles, et qu’il ne sera pas définitivement réduit, comme il l’est depuis douze ans, à accompagner nos lamentables « Seigneur, prends pitié » et nos grotesques « Saint, Saint, Saint »… »
Son œuvre la plus célèbre – Le requiem pour chœurs, solistes et orgue – illustre cet attachement au chant grégorien et démontre – comme l’ensemble de ses compositions – ses qualités très personnelles: poésie, élégance, profondeur, sérénité et intensité.
Victime d’un accident de voiture et gravement blessé, il cesse malheureusement de jouer dès 1975 et de composer en 1977.